Promenades en Normandie avec Madame Bovary et Gustave Flaubert

Promenades en Normandie avec Madame Bovary et Gustave Flaubert

Ce titre est souvent attribué — à tort — au tableau de Joseph-Désiré Court, peintre rouennais (1796-1863), et qui se trouve au Musée des Beaux-Arts de Rouen. En fait, cette légende a été créée lors de la publication de l’ouvrage du docteur Raoul Brunon : « À propos de Madame Bovary » (Girieud. Rouen. 1907), dans lequel il raconte que sa mère, Mme Brunon, qui avait été l’amie de pension de Delphine Couturier, l’avait identifiée dans ce portrait, auquel elle ressemblait beaucoup « l’innocence en moins… » (sic !). Il est possible, en effet, que Delphine ait servi de modèle au peintre Court. Louis Campion, son premier amant, fréquentait assidûment les milieux artistiques rouennais, et la tradition locale, à Ry, veut que l’artiste ait été un familier du château de La Huchette. Est-ce lui qui a conseillé Delphine, lorsqu’elle a peint le tableau champêtre sur le mur du pavillon de chasse — œuvre considérable pour une dilettante ? Malgré la pose angélique de la jeune femme, le peintre Court n’a guère été galant avec son modèle, car le titre exact qu’il a donné à sa toile est : « Rigolette cherchant à se distraire pendant l’absence de Gervais. » Pensait-il à Delphine ? Comment expliquer que, plus de cent quarante ans après sa mort, celle qui inspira à Gustave Flaubert son chef-d’œuvre « Madame Bovary » suscite toujours autant d’intérêt ? Comment expliquer que Ry, petit village de la Seine-Maritime, est devenu « La Mecque flaubertienne » par excellence où, chaque semaine, en saison, de nombreux cars amènent des pèlerins d’un nouveau genre ? Depuis l’ouverture de la Galerie Bovary, il y a une dizaine d’années, plus de trois cent mille visiteurs — en majorité des femmes — sont venus sur les lieux où vécut, aima, souffrit et mourut Delphine Delamare, l’authentique héroïne de « Madame Bovary ». Histoire ancienne ? Certes. Mais le « Bovarysme », cette maladie des jolies femmes douées d’une sensualité plus intellectuelle que physique, qui souffrent de la médiocrité de leur entourage, et cherchent par tous les moyens à s’évader de leur milieu d’origine, est plus que jamais d’actualité. À notre époque de liberté des mœurs, les femmes sont-elles plus heureuses qu’il y a un siècle ? Sur une préface impitoyable de Jean Dutourd, de l’Académie française, cet ouvrage pose la question. En s’appuyant sur les textes originaux de Gustave Flaubert, et sur des témoignages et documents recueillis aux sources même de l’histoire, Robert Chouard, président de la Fédération nationale des Écrivains de France et président de l’Académie normande, a su reconstituer pour la première fois ce que fut la vie réelle de Delphine Delamare. Spécialiste de la promenade littéraire, et après avoir publié dans cette même collection « Promenades en Normandie avec un guide nommé Jules Barbey d’Aurevilly », il nous emmène par les chemins et les sentiers de la campagne normande à la recherche de l’âme de celle qui, en brisant ses jours éphémères, commença les jours immortels d’Emma Bovary. Madame Bovary, un mythe éternel !

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